Dominique Naert - Nous n'avons pas la capacité de changer le monde, mais celle de changer notre propre vision du monde…/… We can't change the world, but we can change our view of it.
 
déc
13

La formation professionnelle

Ecrit par Dominique

En ce qui concerne la formation professionnelle, l’immersion est aussi importante que pour l’apprentissage des langues  étrangères. Cela coule de source, mais l’évidence semble échapper à la logique des élites. Mais, plus encore, on devra veiller à donner à tous les adolescents l’occasion de vivre un apprentissage de métier, avec la capacité, comme c’est déjà le cas, de revenir aux études longues : cette possibilité, usitée en Allemagne, apporte équilibre, éthique et expérience.

La première étape du rapprochement entre l’école et la vie professionnelle consiste à faire intervenir les hommes de métier au sein des établissements scolaires. Une péréquation judicieuse des taxes de formation pourra financer le temps passé par le professionnel. Il faudra confier la transmission à de véritables hommes de métier, ayant vécu un réel parcours professionnel. Pour cela, revoir à la baisse le nombre d’heures de cours qu’ils doivent dispenser, pour  leur laisser la possibilité de continuer à travailler en entreprise (comme peuvent le faire les professeurs d’écoles des Beaux-arts, par exemple). Exiger que tous les professeurs d’enseignement professionnel, quels que soient leurs diplômes, aient exercé pendant un bon nombre d’années (minimum 5 ans) en entreprise. Confier la direction des établissements à un professeur chargé d’enseigner le métier et non pas à un professeur d’enseignement général ; et ainsi poser les bases d’une véritable considération des métiers. Restituer alors la dignité des hommes de métier au sein du système éducatif. P. F. était indigné par ces  aspects symboliques de l’enseignement technique. Qu’il suffise de prendre, là aussi, conscience que le savoir sera accessible partout et à tout moment : à l’atelier, au chantier, au fournil, de jour comme de nuit. Il faudra inverser la tendance qui consiste à multiplier les heures d’enseignement théorique aux dépens de la formation de métier, afin de favoriser la transmission, plutôt que le savoir. S’assurer que les acquis minimum soient certains, avant de pousser vers une technologie déconnectée de la réalité quotidienne de l’homme de métier et très rapidement supplantée par le progrès. L’histoire et la culture des métiers sont plus essentielles à sa propre dignité, à sa valorisation, à sa rêverie, à sa volonté. Elle est fondamentale à sa réussite.

Il faudra également considérer que la formation continue prendra de plus en plus d’ampleur et qu’elle subira des changements fondamentaux pour coller à la réalité technologique et à la nécessité éthique. La transmission entre les générations sera l’une des pistes élaborées par la formation continue. Il faudra considérer le cursus de formation en appréciant l’ensemble d’une vie, divisée par périodes et seuils et, donc, ne plus essayer de comprimer tout le savoir pendant la formation initiale. Promouvoir la « validation des acquis de l’expérience » (VAE) chez les hommes de métier et permettre d’entrevoir le métier sous l’angle d’une formation longue et digne. L’accession à une école supérieure professionnelle ne doit  définitivement être possible qu’après avoir suivi un apprentissage de métier. Toute autre possibilité doit être exclue, sous peine « d’accentuer la division du monde » ; pire encore, sous peine de continuer à produire des adultes à l’Unité perdue ; reconnaître l’effort considérable de ces adultes-parents qui doivent faire leur propre bilan et prendre la décision de provoquer la rupture. Dans tous les cas, consommer la rupture avant qu’elle ne nous consomme… « Que la majorité des Anciens aient mauvaise conscience à engager un Jeune à faire ce pas décisif d’entrer dès l’Adolescence dans un Apprentissage-Vrai, on le comprendra aisément. Aux Anciens de faire ce pas en même temps que le Jeune. Ne pouvant, eux, revenir en arrière effectivement, ils ont à se changer en esprit, à changer leur mentalité, à faire un retour sur eux-mêmes, à juger leur propre entrée en Adolescence et à s’examiner sérieusement sur les raisons, les mobiles qui les ont empêchés, eux, d’opérer à temps cette rupture ».

Enfin, pourquoi ne pas aussi s’inspirer de l’idée japonaise des « trésors nationaux » pour promouvoir les métiers…

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