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La productivité aura des conséquences toujours plus fâcheuses sur le non emploi des inadaptés mais les inadaptés ne seront pas forcément les moins diplômés : ce seront ceux qui n’auront pas la bonne façon de capter les bonnes informations et qui ne se remettront pas en cause suffisamment rapidement. La notion espace-temps effectue une révolution sidérale ; nous assistons à la réduction de la période de travail de la vie d’un cadre ; la scolarisation retarde l’entrée dans la vie active de ces cadres, alors que « la mise au placard » de la génération précédente s’effectue de plus en plus tôt, faute d’adaptation au monde nouveau ; nous nous trouvons à la fracture de deux ères ou, pour forcer le trait, de deux types d’hominidés… presque aussi importante que fut la différence entre les homo-sapiens par rapport aux néandertaliens, l’évolution n’est pas possible ; la transmission des règles de travail traditionnelles parait, pour les dirigeants des entreprises à fort potentiel de cadres, dangereuse pour l’entreprise du troisième millénaire.
Le besoin n’est donc plus un souci de grand savoir mais de grande adaptation ; il est culturel autrement dit lié aux comportements, à la vision globale des choses, à l’éducation, à l’équilibre psychologique, à l’ouverture intellectuelle, à l’approche spirituelle et humaine. La nouvelle entreprise replace l’homme au centre de l’univers, tout au moins celui-ci doit-il reconsidérer son action, sa vie active et personnelle en fonction de l’univers ; bien sûr en ce qui concerne l’environnement, bien sûr en ce qui concerne les hommes sans a priori de race, de philosophie ou de religion, puisque chacun pourra communiquer et savoir en tout lieu du globe, mais aussi en ce qui concerne la technique et la science. Une rupture radicale est en train de s’opérer, qu’entrevoyait Bachelard, et dont Einstein a donné, en sorte, le signal de départ ; d’autres mondes s’offrent à nous, d’autres dimensions, d’autres réseaux qui ouvrent des perspectives nouvelles à toutes les sciences, qu’elles soient physiques, chimiques, biologiques, astronomiques ou énergétiques…. et par voie de conséquence à toutes les industries correspondantes ; et puisque tous y auront accès, tout au moins ceux qui auront le système de pensée le plus adapté, quels que soient la race et le lieu, est-il donc essentiel, primordial de repenser, de re-développer effectivement et non pas virtuellement l’éthique ; une éthique mondialisée et déconnectée des courants religieux et philosophiques ; une rupture doit donc s’opérer à ce niveau-là, puisqu’une spiritualité, non pas métaphysique mais strictement humaine, doit s’insinuer au sein même de l’entreprise, faute de quoi les apprentis sorciers apparaîtront à n’importe quel endroit de la planète ; nous en sommes déjà conscients en ce qui concerne la biologie, les médias, l’informatisation des informations, du réseau Internet… Elle sera primordiale dans tous les types d’industries, de recherches et de développement, et pas seulement pour ce qui concerne l’électronique, l’informatique ou la téléphonie ; tout sera concerné par ces technologies, y compris l’urbanisme et le bâtiment où, déjà ce qu’on intitule la domotique se développe à grands pas. Une attention particulière, en ce qui concerne l’éthique, sera portée aux métiers qui auront trait à l’alimentation. En dehors même de l’artisanat, les péripéties ayant trait à l’élevage, ont été des coups de semonce. Bien évidemment, la transgénie recevra un soin particulier, en terme d’observation médicale mais aussi ce que représente le goût et la qualité nutritionnelle : l’éthique sera présente partout… Ce n’est pas une utopie, c’est une nécessité, faute de quoi, le troisième millénaire ne sera pas… Alors, qu’est-ce qui incitera une jeunesse occidentale, encline au monde virtuel, vécu dans un lieu confiné et solitaire, à l’abri des risques et des secousses, qu’est-ce qui la motivera à reprendre le chemin de la société, de la nature, de la géographie et du temps ? A partir de quoi se sentirait-elle concernée par une quelconque éthique, quelle qu’elle fut ?
La remise en question de la jeunesse occidentale.
Tout d’abord, la remise en question est indispensable pour la jeunesse « en devenir » des pays dits riches : compte tenu de la circulation des informations, de la délocalisation des sites de production et de la population active, les technologies les plus élaborées peuvent être traitées dans des pays du second, du tiers ou, encore du quart monde, sans aucune gène. Ensuite, le fait-même de l’exercice d’une activité dans un lieu réduit conduit l’individu à être déconnecté de la société et donc des éléments nécessaires à la compréhension du marché, tout au moins en ce qui concerne les éléments non chiffrés : pour caricaturer la situation afin de la rendre expressive, ne serions-nous pas dans la position des dinosaures se faisant grignoter par les rongeurs ? D’autant plus que le système de pensée qui se développe à ce stade est à la fois hypertrophié quant au raisonnement informatique algébrique,( et hypotrophié en ce qui concerne le reste du système cérébral) alors que l’imaginaire est cantonné, sombre et déconnecté même de la propre réalité du personnage en question ; c’est ce que les psychologues diagnostiquent en l’exprimant par le terme « addiction », dû au développement systématique du besoin inhérent au déséquilibre mental ; c’est ce déséquilibre mentale et psychologique qui le fragilise ; c’est à cette fragilisation que veut répondre P.F. ; cette situation extrême n’existait pas lorsque P.Feller vivait ; aujourd’hui, elle est déjà monnaie courante en occident, elle prendra encore de l’ampleur ( la vitesse d’information décuple la vitesse d’évolution de la société ) ; les parents, les éducateurs, les dirigeants d’entreprise ont et auront de plus en plus le devoir de remédier à ce problème ; ces derniers devront considérer très vite ce risque dans leurs calculs, même si le système salarial évoluera inéluctablement : le développement des missions confiées à des indépendants louant leurs services en lieu et place du salariat indéterminé, afin d’éliminer les charges fixes, va s’accroître dans tous les types d’activité ; ce processus est déjà largement employé dans les professions libérales (architecture, ingénierie, juridique,,médicale…), bien sûr dans les finances et la gestion (audits), mais déjà dans le bâtiment, le transport, la construction navale, etc… L’équilibre psychologique de ces « indépendants » est donc l’une des clefs de leur succès, pour ne pas dire la principale clef.