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Les 3 organisations Compagnonniques.
En 1910, sous l’impulsion de 2 Compagnons Maréchaux Ferrant du Devoir, Ernest Boyer et Abel Boyer (1882-1959), Périgord Cœur Loyal, ( ils ne sont pas parents), une Fédération intercompagnonnique de la Seine (FIS) est fondée. Elle ouvre progressivement les portes au Devoir de Liberté puis accepte de se réunir pour entrevoir l’avenir du Compagnonnage, malmené depuis la révolution industrielle. Une Fédération Générale du Compagnonnage est alors créée, présidée par Ernest Boyer, composée essentiellement de Maréchaux et de l’Union Compagnonnique. Les Devoirants, en particulier les Charpentiers n’acceptent pas l’Union Compagnonnique, estimée trop proche de la Franc-Maçonnerie qui a inspiré ses rites. En 1933, avec l’aide d’Abel Boyer, une Confédération des rites « traditionnels » de Salomon, Maître Jacques et Soubise est créée ; elle inspirera la future Association Ouvrière des Compagnons du Devoir (AOCDTF) qui sera officiellement créée le 8 juillet 1941 à l’initiative de Jean Bernard, La Fidélité d’Argenteuil, Compagnon Tailleur de Pierre. Elle sera reconnue d’Utilité Publique en 1943 et confirmée dans son statut en 1945.
En 1937, Jean Bernard dont le grand père et les oncles étaient compagnons, rédige un article dans la revue « Le Mausolée » qui évoque les 3 fondateurs du compagnonnage. Joseph Magret, Compagnon tailleur de pierre de Bordeaux lui écrit alors, surpris qu’un non compagnon puisse s’exprimer à ce sujet. Ils se rencontrent et Magret présente à Jean Bernard d’autres compagnons qui seront des personnages clefs dans l’aventure du renouveau du compagnonnage : le charpentier Briquet,
En novembre 1945, les Compagnons Soubise et Indiens (Devoir de Liberté) fusionnent et se pose la question de leur adhésion à l’AOCDTF. Les tensions sont de plus en plus importante et quelques Soubises, sous l’impulsion du compagnon Despierre se rallient à l’Association ; les autres créent la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment (FCMB) en 1953 sous l’impulsion de Raoul Vergés, en reprenant la plupart des idées qui avait été émises au congrès de Châteauroux en 1929. De son côté, l’Union Compagnonnique reprend ses activités au lendemain de la guerre et sera surtout connue par ses Compagnons Cuisiniers de grande réputation.
Aujourd’hui les 3 organisations continuent leur développement sans tiraillement, au contraire. L’AOCDTF qui regroupe le plus grand nombres de métiers sur un territoire important compte le plus d’adhérents. En ce qui concerne les rites, l’influence de la Franc Maçonnerie fut important dans la plupart des métiers ; pour certains, de nouveaux « grades » se sont greffés, à l’instar de la Franc Maçonnerie. ; En ce qui concerne le rite qui sera mis en place à la naissance de L’Union compagnonnique en 1889, c’est un rite Maçonnique qui sera copié en changeant le mot Maçon par celui de Compagnon. Or, l’Union fut essentiellement mise en forme par les Compagnons du Devoir de Liberté. Quand il a fallu élaborer ce que l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir ont nommé «la Grande Règle », Jean Bernard confia à l’abbé Rambaud le soin de nettoyer tout ce qui semblait d’origine maçonnique, pour en garder et retrouver l’esprit d’origine ; rien ne dit que celle-ci n’en est rien gardé du tout, surtout en ce qui concerne la légende d’Hiram… Aujourd’hui les rapports du Compagnonnage en général et la Franc-Maçonnerie sont quasi inexistants.
Ce que nous pourrions appeler le 3e âge du Compagnonnage a donc été, au lendemain de la Révolution française, la défense du Compagnonnage pour ne pas dire de sa survie, fragilisé qu’il était par ses propres tensions dues aux idées révolutionnaires puis socialisantes, à l’influence de la Franc-Maçonnerie et l’implication des Sédentaires (le Compagnonnage n’était plus exclusivement réservé à la jeunesse qui voyageait), au surnombre de Compagnons, à la création de syndicat par des ouvriers qui ne trouvaient plus dans le Compagnonnage la capacité de défense de l’emploi compte tenu des contraintes et des idées traditionnelles qu’il véhiculait, et enfin, à la révolution industrielle suivit de la 1e Guerre Mondiale de 1914-1918.
Malgré tout cela, le Compagnonnage s’en est tiré et le 4e épisode de son histoire qui a démarré au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945), a consisté dans la défense de ses valeurs, la défense des métiers dit manuel, par son élargissement à l’échelle européenne puis mondiale, mais aussi sur le plan des métiers et des personnes, par son institutionnalisation. Le thème des 66e Assises de l’AOCDTF qui se déroule à Troyes le 25 et 26 juin 2004, lors du 30e anniversaire de la création de La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, a pour thème principal, Le Devenir des Métiers.
En fait , le Compagnonnage a toujours su se renouvelé et s’adapter à son environnement sociale, politique et économique.
L’Association ouvrière des Compagnons du Devoir, aujourd’hui…
Association constituée selon la loi de 1901, elle regroupe les Compagnons des corps de métiers traditionnels du Compagnonnage du Devoir : tailleurs de pierre, maçons, charpentiers, couvreurs, serruriers, ébénistes, plombiers, serruriers, plâtriers, carrossiers, chaudronniers, mécaniciens, maréchaux-ferrant, tapissiers, selliers, cordonniers, maroquiniers, boulangers, pâtissiers, tonneliers.
Elle accueille, assure la formation et le voyage des jeunes dans ces métiers au sein d’un réseau de 95 Maisons de Compagnons, réparties en France et en dehors des frontières. Elle conduit des actions d’information et d’orientation auprès de la jeunesse, des actions de formation initiale et continue pour les jeunes et les salariés d’entreprise. Elle publie et diffuse des ouvrages à caractère technique ou des témoignages d’hommes de métier. Elle conduit aussi des actions de réflexion, organise des expositions et des colloques sur l’évolution et le devenir des métiers.