Les Maîtres d’œuvre des bâtiments religieux à Troyes.
A Troyes et alentours, dans la 2e moitié du 15e siècle et au 16e siècle la conjoncture fut particulièrement propice aux Maçons : Martin Chambiges, l’auteur des façades de la cathédrale de Beauvais, de Sens et de Senlis édifie la façade de la Cathédrale St Pierre et St Paul ; Jehan Guailde orne l’église de la Madeleine de son jubé. D’une simple chapelle en bois, St Pantaléon se transforme en une splendide église de pierre fine sous la conduite de Jehan 1er Bailly. On achève St Jean-au-Marché ; on construit St Nicolas-du-Calvaire ( maîtrise de Jehan Rousseau secondé par Clément Henri dit le Lorrain). Gérard 1er Faulchot rebâtit l’abbatiale de Montier la Celle ; les églises de Pont sainte Marie, d’Arcis sur Aube, de St André les Vergers, de Verrière, de St Phal, de Rumilly les Vaudes, d’Ervy le Châtel, de Javernant sont ou transformées, ou reconstruites et reçoivent des portails de très grande facture. L’évolution de l’enseignement écrit de l’art de bâtir et la réglementation très stricte qu’imposaient les corporations, contribuent encore au déclin des fraternités médiévales ; elles avaient adopté d’autres métiers et s’étaient organisées sur un tour de France, où la formation technique et morale se faisait l’écho des connaissances et des légendes ancestrales qui se développeront jusqu’à nos jours en France. Mais plus encore, en organisant par lettres patentes du 2 août 1546, la surintendance des travaux du nouveau Louvre au profit de Pierre Lescot, François 1er réduisait au simple rôle d’entrepreneur des maîtres Maçons-Tailleurs de Pierre, qui avaient rempli jusque-là les fonctions de maître d’œuvre, autrement dit en langage moderne, d’architecte. La création, dans la 2e moitié du 17e siècle des différentes académies des « Beaux Arts » et en particulier de l’Académie d’Architecture qui crée une nouvelle maîtrise, titrée, diplômée et décorée sonnera le glas des maîtres d’œuvre de métier.
